Seitan homemade



Qu'il était bon de revoir ( les pelouses sont rousses ici ) la nature verdoyante des champs de tulipes ( que je n'ai vu que dans le marché aux fleurs ) !
Qu'il était bon d'observer les bourgeons éclore des branches frêles des arbres bordant les canaux ( dont je n'ai pas véritablement apprécié les pavés recouvrant le sol lorsque j'étais à vélo ! ) !
Qu'il était agréable de sentir l'humeur enjouée des amstellodamois ( les russes " tirent véritablement la tronche ", y'a pas à dire ! ) !
Qu'il était bon de se retrouver en famille en capitale hollandaise le temps d'un long weekend !
Qu'il était bon de sentir la chaleur ( il a quasiment fait 20° une journée ... de la folie pour nous ! ) et le vent virevoltant dans nos cheveux, à vélo, traversant les canaux de la ville !

Qu'il était bon de faire une pause !

Amsterdam est une ville charmante. Je dirai peut-être un peu trop touristique à mon goût, certainement trop sale ( les gens n'hésitent pas à jeter leurs détritus dans les canaux -en Russie aussi mais au moins Amsterdam n'est pas si polluée par les émissions de gaz d'échappement des voitures-, à polluer les rues avec les déjections canines de leurs animaux, à déposer leurs parts de pizza par terre devant la vitrine des magasins ) et surtout assez bruyante lorsque l'on est en plein centre ( lieu à éviter si l'on recherche le calme et la nature ). Pour ma part, j'ai également trouvé qu'il y avait trop de voitures ! Je m'attendais à un centre ville dénué de véhicules à quatre roues ! L'on m'avait dit que l'on ne se déplaçait qu'en vélo à Amsterdam. Je ne pensais donc voir que des vélos ! Et bien non ! Et parfois, il est quelque peu périlleux voire dangereux de se déplacer à deux roues. Bien que confiante et assurée, je me suis fait peur une ou 2 fois ( lorsqu'il faut choisir entre un camion entrain de décharger sa livraison et le canal ... il faut réfléchir vite ... et bien ! ). 

J'allais oublier ! L'on y mange mal. Très mal à vrai dire ! Hormis les pancakes et les frites ( je caricature assez peu, je vous promets -y'a-t'il des hollandais qui me lisent ? vous confirmez ? ), les restaurants de cuisine traditionnelle ( j'entends par là des établissements offrant une assiette classique garnie de protéines ( animales -bien qu'évidemment la viande ne soit pas en reste- ou végétale -par contre, il existe bien plus de restaurants végétariens et même un végétalien qu'il n'en existe à SPb pour une population 5 fois moins importante ) et de légumes et un dessert ou à peu près, vous m'aviez comprise, hein ?! )  n'existent pas ou très peu. Heureusement, les restaurants de " cuisine du monde " et asiatiques principalement pullulent ( facile de manger vg dans ce cas d'autant qu'il est toujours proposé une alternative à base de tofu notamment ). Minipouce était ravi en ce qui le concerne de faire des " snacks frites " et des goûters de pancakes, vous pensez bien ! 
Avec tout ça, j'ai bien 2 kgs à perdre. Manger mal fait grossir, c'est bien connu. A croire que je n'ai pas assez appuyé sur les pédales, tiens ! Conclusion, je suis ravie de retrouver ma cuisine " végétale " !

Néanmoins, malgré ces trois ou quatre points " négatifs " ( avec des yeux russes, Amsterdam est pourtant un vrai joyau ), elle est une ville accueillante, verte, joyeuse, " architecturalement " magnifique ( les bâtiments sont propres et entretenus -la russe qui est en toi doit sortir de ce corps Laurence -à St-Pétersbourg, les palais sont parfois en ruine, très dégradés, les russes ne protègent pas leur patrimoine [ sauf leurs églises -ndlr ] et l'on est à mille lieux des photos lisses et lumineuses du palais de l'Ermitage vert vif et doré des brochures touristiques ), accessible à tous, petits et grands. Elle regorge de parcs ( le Vondel Park est réellement mon favori ), de terrasses de cafés ( de coffee shops aussi ! ), de jolis petits quartiers aux boutiques attrayantes. Elle est une ville active, nocturne ( hormis le quartier rouge de De Wallen, la vie nocturne est palpable ce qui fait d'Amsterdam une ville relativement bruyante comme je le disais quelques lignes plus haut ) et simplement agréable où il y ferait bon vivre à mon humble avis ( j'ai repéré quelques quartiers -près des parcs ! - au cas où la vie nous y conduirait un jour prochain ! ).

Et vous, vous connaissez Amsterdam ?

Je vous parle de mon seitan maintenant car je ne suis pas peu fière de l'intégrer à ma cuisine.

Depuis le temps que j'avais repéré la recette, les recettes en réalité ( bien qu'hormis les épices et les variantes utilisant pour moitié ou quasi une légumineuse, le seitan se prépare toujours de la même façon,  c'est comme faire un gâteau au yaourt, une fois que l'on a le yaourt, c'est parti ... ou presque ! ici, une fois que l'on a le gluten, on peut foncer tête baissée ! ), il me tardait de réaliser ma première recette.

J'avais goûté le seitan pour la première fois l'été dernier en France. Tout prêt. J'avais aimé. A l'époque, je mangeais encore un peu de poisson et de viande blanche, je n'étais donc pas à la recherche de mes protéines comme je le suis aujourd'hui. J'alterne certes entre les légumineuses ( le choix est déjà très vaste rien que si l'on se confine à cette catégorie de protéines végétales ), le soja, que je classe en sus des légumineuses mais qui en fait intégralement partie également ( le lait, le tofu, ferme et soyeux, la crème de soja ), les céréales complètes ( pâtes, riz, couscous à l'épeautre par ex, les farines, etc ), les graines et oléagineux sans compter les fruits qui offrent parfois une belle proportion de protéines ainsi que les légumes mais j'avoue bien volontiers que lorsque l'on habitue son organisme à la variété, rien de tel que la nouveauté dans son assiette pour ravir ses papilles et régaler son petit bidon !

Il est évident que les allergiques au gluten fuiront cette recette et le seitan en général.
Pour les autres, dont je fais partie, le seitan apparait comme une excellente source de protéines puisqu'il est quasi exclusivement réalisé avec de la farine de gluten, cette farine obtenue " en retirant au blé une partie de son amidon pour obtenir justement une teneur en gluten très élevée. " C'est ainsi grâce au gluten que la mie de pain est " élastique ". Ce n'est donc pas innocent si " seitan " signifie " protéine " en japonais.
Le seitan est, je trouve, le produit, peut-être le plus proche de son ami carné le steak. En effet, il peut être cuisiné simplement poêlé, mijoté ( blanquette, bourguignon, cari ) mais aussi, comme ici, finement mixé pour en faire une bolognaise ... sans viande ! Je ne sais pas si la viande manque aux végéta*iens ( les raisons pour lesquelles chacun en arrivent à ne plus consommer de chair animale sont souvent très différentes selon les cas et je m'aperçois que certains subissent parfois une privation au sens strict -loin de moi cette sensation pourtant- ) mais en tous les cas, pour les non végés, je vous assure que la recette que je vous présente est une belle parade qui bluffe l'assemblée toute entière !

J'ai pour ma part utilisé ma machine à pain pour amalgamer ma pâte. J'avais lu qu'il était parfois nécessaire d'être robuste et endurant pour fabriquer son seitan, j'ai donc pris les devants et minimisé mes efforts ! Résultat parfait au bout de 30 minutes de pétrissage. L'on obtient une pâte très élastique ( trop peut-être ... je ferai un mélange avec des lentilles corail je crois la prochaine fois ou couperais simplement ma farine de gluten avec une autre farine ), à peine malléable mais un résultat après cuisson tout à fait convaincant. L'on tranche très aisément le " rôti " ainsi réalisé. J'ai véritablement eu l'impression de goûter un seitan du commerce ... en mieux ! Aromatisé à ma guise, il n'en avait que plus de saveurs encore.
Ainsi, si comme moi, il vous est impossible de trouver du seitan tel quel ( pas très russe le seitan ! pas encore en tous les cas ), trouvez des amis trop gentils qui vous ramèneront un ( ou 2, ou 3 ! ) paquet de farine de gluten et essayez, vous serez ravis du résultat et a fortiori, vous serez trop fier(s) de l'avoir fait tout(e) seul(e) ! Moi, en tous les cas, je suis trop contente !

Place à ma petite recette. J'ai donc utilisé quelques herbes " provençales ", basilic et origan notamment, quelques petites gouttes d'huile essentielle de coriandre ( rien à faire, je ne trouve pas de coriandre fraiche ici ), un peu d'ail, d'épices grillées et une lichette de tomate concentrée pour faire illusion et sentir bon les effluves de pizza dans la maison ! Dès le pétrissage terminé, je pus dire que l'effet escompté était bel et bien présent. Ça sentait bon ... ! Trop bon.


La recette :

# pour 1X2 seitan de 400g environ 

- 400ml de bouillon bio ( 1/2 cube de légumes et 1/2 de miso pour moi )
- 320g de farine de gluten bio
- 6 càs de levure maltée en paillettes bio
- 2 càs de sauce tamari
- 1 càc de gingembre en poudre
- 1 càc d'ail en poudre
- 1 càs d'origan sec
- 1 càs de basilic sec
- 1 càc d'épices grillées ( sésame, fenugrec, coriandre, cumin )
- 5 gouttes d'HE de coriandre
- 2 càc rases de concentré de tomate bio

# pour les pâtes 

- 100g de pâtes complètes/ pers
- 1 beau poivron jaune
- de la sauce tomate cuisinée aux herbes de Provence
- 100g de seitan/ pers
- roquette pour servir
- herbes aromatiques ( basilic, origan, frais c'est mieux ! )
- sel / poivre au goût

Le déroulement :

1- Dans la cuve de la machine à pain, versez tous les ingrédients liquides puis ajoutez les ingrédients secs.

2- Pétrissez durant 30 min environ.

3- Sortez le pâton puis pétrissez à la main quelques minutes afin de le décharger de l'air encore contenu.

4- Si comme moi, vous réalisez deux seitan, partagez le pâton puis modelez-le à votre guise.

5- Entourez-le(s) d'une mousseline ( ou de gazes assez larges ) et serrez fermement ( sans l'écrasez bien évidement ) afin de ne pas laissez d'air s'échapper ( ce qui conduirait à la formation de bulles -de trous- à l'intérieur du seitan ) puis fermez les extrémités avec 2 ficelles alimentaires, en prenant soin de laisser environ 0,5 cm de chaque côté ( le seitan va gonfler à la cuisson ).

6- Plongez-le(s) 1h30 dans un grand volume d'eau bouillante ( non salée ) ou faites-le(s) cuire à la vapeur si vous le pouvez.

7- Sortez-le(s) puis ôtez la mousseline.
Il est prêt à être déguster, soit tranché à la poêle soit comme ici, mixé pour en faire une bolognaise végétale.
J'ai pour ma part congelé l'autre moitié. Au moment de le consommer, prévoyez 1/2 journée au réfrigérateur.

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